Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 253

nant de la lutte entre royalistes et republicains. Les seconds avaient enlevé aux premiers jusqu'au droit de protester contre un décret non sanctionné. Jamais le cynisme parlementaire ne fut poussé aussi loin.

Désormais Virieu, exaspéré, va mener contre ceux qu'il regarde comme des voleurs de liberté une lutte sans merci. En ce temps-là, les conservateurs dedroite n'étaient point atteints d'anémie !

Le 6 mai 1790, la question de l’éligibilité des juges est posée. Virieuet ses amis demandent l'investiture royale. Barnave exige l'élection directe par le peuple. À chaque ligne de son discours, la Gazette nationale relate : « L’opinant est interrompu. M. de Virieu s’inStalle à la tribune à côté de l’orateur (Murmures, cris), demande que M. Barnave soit rappelé à l’ordre, etc. (1): 5

Le droit de paix et de guerre est-il en discussion ? même tapage. Chemin faisant, Virieu pose la question sur son véritable terrain : « Il ne s’agit pas de savoir si le roi aura le droit de faire la guerre et la paix, mais s’il est de l'intérêt de la nation de le lui confier (2) ? » |

Les députés en arrivent à contester au prince la faculté d'adresser un message à l’Assemblée nationale à propos d’une loi en discussion. C’est Barnave qui, de nouveau, se fait l’organe de cette prétention inouïie. Virieu le rappelle vertement à l’observance des textes

(1) Séance du 6 maï 1790. (2) Séance du 16 mai 4790.