Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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nues chez nous. Elles attirèrent l'attention de quelques écrivains ! avisés; mais Morris n’est vraiment entré dansle musée historique de la Révolution francaise que par la consécration -que lui donna Taine, soit en l’utilisant fréquemment dans les Origines de la France contemporaine, soit en écrivant l’article sur Mallet du Pan cité plus haut.

Ce regain de célébrité fut probablement la cause qui fit mettre au jour la seconde édition: Celle-ci a été préparée par une petite-fille de Gouverneur Morris, Miss Anne Cary Morris, et publiée à New-York en 1888, sousce titre : The diary and Letters of Gouverneur Morris minister of the United States to France, Member of the Constitutional Convention, ete. ?. Elle forme deux volumes in-8° de 600 pages chacun et diffère, en plusieurs points, de l'ouvrage publié par Sparks.

En premier lieu, elle laisse presque antérieurement de côté la vie de Morris avant son départ pour la France; le chapitre 1 (p. 1 à 19) lui est seul consacré. Par contre la nouvelle publication, sur le séjour en France et en Europe et pour la période qui suit le retour aux États-Unis jusqu'à la mort, contient des documents beaucoup plus abondants. Le public, dit l'éditeur, demandait que l’on mit au jour « l'important et intéressant manuscrit laissé par Gouverneur Morris; non seulement la partie enfouie dans l'histoire de M. Jared Sparks, mais aussi la partie plus tonsidérable et plus piquante

1. Gandais, t. I, avant-propos, p. w: « Un an après (la publication de Sparks en 1832), le Journal des Débats insérait deux articles de Philarète ‘Chasles. » M. Gandais indique aussi (p. vu) que l'auteur des Mémorres trés des papiers d'un homme d'État sur les causes secrètes qui ont déterminé la politique des cabinets pendant les querres de la Révolution (Paris, Michaud, 1831 à 1838) a cru devoir faire suivre son intéressant ouvrage d'un appendice intitulé Gouverneur Morris et Talleyrand, dans lequel on lit en particulier ce passage sur Morris: « Cet bomme, plus remarquable qu'il ne fut remarqué, au sein du chaos politique et militaire de cette époque, était doué {consciencieux observateur) de l'esprit le plus prophétique, le plus lumineux » Voyez enfin, dans la Nouvelle biographie générale de Didot, au t, XXXVI (1861), l’article Morris, signé F, Chanut,

2. New-York, Charles Scribner’s sous 1888, C'est l'édition toujours citée par nous, sauf indication contraire.