Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

INTRODUCTION 1H

qu'il en avait exclue‘ ». Cependant le nouvel éditeur n'a pas publié intégralement le Journal. Comme il le dit « il s’estsimplement efforcé de cueillir dans un volumineux manuscrit tous les incidents variés et frappants, qui se passent, pour le monde de la politique dans le cabinet, et, pour celui de la société, dans le boudoir et le salon : et, par les fines esquisses de caractère, si pleines de verve, donnant l'essence du moment qui y est contenu, de mettre dans un relief puissant les motifs et les actions des hommes et des femmes? ». Ces extraits du journal sont disposés de manière à présenter un récit continu, et les lettres de Gouverneur Morris à ses divers correspondants y sont aussi enchassées, au lieu d’être publiées en entier, dans leur succession chronologique. L'éditeur, qui a combiné cette disposition, a simplement ajouté, de son propre fond, des phrases d'introduction et des transitions. Aux yeux de l'historien et du critique, sans doute il eût mieux valu publier intégralement sous leur forme originale, d'un côté le Journal, et d'autre part la correspondance. Mais ce qui nous a été donné dans cette nouvelle édition est déjà beaucoup, par rapport à ce que nous possédions antérieurement ; et ce supplément justifierait, à lui seul, une nouvelleétude sur Morris. C’est donc l'édition de 1888 que nous citerons eb traduirons constamment ; cependant nous aurons quelquefois l'occasion de nous reporter à la traduction de Gandais, pour citer quelques lettres qu’elle contient et quele nouvel éditeur a laissées de côté.

En 1901 a paru une nouvelle traduction française sous ce Utre : Journal de Gouverneur Morris, ministre plénipotentiaire des États-Unis en France de 1792 à 1794, pendant les années 1789, 1790, 1791 et 1792, par E. Pariset, traduit de l'an glais’. Ce sont tout simplement, mis en notre langue, les extraits du Journal, tels qu'ils sont donnés par Anne Cary Morris. M. Pariset arrête sa traduction (p. 334) au moment où Morris dit qu’il arrête son journal ; de plus il n’a

1. T. I, préface, p. mi. — 2. T. I, préface, p. rv. 3. Un vol. in-8v, Paris, librairie Plon. h Le janvier 1593, t. IL, p 24.