Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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tion qu'il a le 27 septembre 1789 avec Mme de Flahaut : « Nous causons beaucoup des mesures à adopter et cette aimable femme montre une précision et une justesse de pensée, peu communes chez l’un ou l’autre sexe. Après avoir discuté bien des pointes : « Enfin, dit-elle, mon ami, vous et « mot nous gouvernerons la France !. » C'est une étrange combinaison, mais le royaume est actuellement en des mains bien pires. Ce soir elle doit conférer avec le médecin de la reine (Vicq d’Azyr) et le meitre en œuvre pour dissiper quelquesuns des préjugés de Sa Majesté. Je lui dis qu'elle peut aisément dominer la reine, qui est faible, orgueilleuse, mais qui n’a pas mauvais caractère et qui, bien que lascive, n’est pas très attachée à ses amants ; par conséquent un esprit supérieur prendrait cet ascendant auquel les faibles se soumettent toujours, quoique pas toujours sans résistance. » Mme de Flahaut réplique « avec un air de parfaite confiance » qu’elle aurait soin de fournir à la reine alternativement une succession de galants et de messes et Morris ajoute : « Il est impossible de ne pas approuver un pareil régime et je pense qu'avec une dose convenable du premier remède, elle supplantera le médecin actuel?. »

Ce qui attache Morris à la cause de Louis XVI, ce n’est done point le sentiment, c’est l’idée ; et nous pouvons à cet égard trouver l’origine et la filiation de ses idées.

ILE

Morris en Amérique, avant la Révolution américaine, appartenait au parti lory, et plus tard Jay lui faisait savoir que ses ennemis lui reprochaïent encore les relations qu'il avait dans ce parti. Il avait en haute estime le gouvernement monar-

puisse pas ètre régente. » — P. 205: « Vu pour la première fois depuis mon arrivée en Europe le comte de Fersen dont le mérite consiste à être l'amant de la reine. Il a l'air d’un homme épuisé. »

1. Les mots soulignés sont en français dans le texte.

2, T. I, p. 566. — 3. T. I, p. 8.