Hanoar : list jevrejske omladine Jugoslavije
ćpaisse couche de graisse. Deux ycux sans couleur, atones ci lourds, louchaient linterlocuteur et se dćplacaient avec peine. Elle avait deux enfants, un garcon, Renć, et une file, Irčne. Elle supportait les grossesses avec {acilitć car Penfant n ćtatt quun poids minime en comparaison avec le poids ćnorme de son corps. Gependant, elle ne sen occupait gučre, car son občsitć ne le lui permettait pas. Gomme son cerveau agissalt avec une lenteur demesurče, elle rećpondatit difficilement aux questions qu on lui posait.
Madame Elvire Altaratz, le femme du docteur, admirait sa paticnce. Klle, par contre, čtait un paquet de nerfs. C'čtait la troisičme femme dans la liste de Sarah. Maigre, ćlancće, agile, Madame Altaratz ćtait fičre d'čtre la femme d un homme de science. Elle adoratt son mari, sans savoir exactement en quoi consistalt Pamour. Elle parlait de lui en toute occasion. Madame Altaratz n avait point d'enfants, car celle čvitait les grossesses. Elle affichait certaines idćes modernes sur ce point. La femme devait conserver son indćpendance, ce n ćtait point vrai qu elle avait ćtć exclusivement crćće en vue de la maternitć. D'ailleurs, elle ne se sentait pas les dispositions spćciales qui sont nćcessaires pour ćlever des enfants. Trčs nerveuse, Madame Altavatz passait une grande partie de la journće ž2 faire des courses, car celle ne pouvait pas tenir en place.
Toutes ces trois femmes se connaissalent parlaitement et se frćčquentaient. D ailleurs, tout le monde est plus ou moins parent a Salonique. Madame Altaratz ćtait la fille de la cousine de la mčre de Madame Pelossof et celle-ci čtait liče a Madame Galdćron par son mari.
Ces trois dames de laristocratie salonicienne, quoique si differentes par leur physique, se ressemblaient ćtrangement au point de vue moral. Toutes les trois ćtalent fort ignorantes mais croyalent possćder toute la Science, comme si leur cerveau avait avalć toutes les connaissances humaines a grandes doses, avec des cuiličres a soupe. Toutes les trois, philanthropes de toute da force de leur dame. Manquant totalement d occupations sćrieuses, car chacune d'elles avait sa nurse allemande et sa cuisiničre de Paris, elles passaient une grande partie de la journće 2 se rćunir soit pour soccuper de bienf{aisance sot autour d'une table de pocker.
IDEALISME, E/ CYNISME
— Mon cher David, dit-il, je suis content de vous. Vous avez chez mo: pleine libertć dagir comme bon vous semble. Je ne vous ai jamais fait des reproches. Quant 2 votre conscience, au mensonge, etc., dont vous parlez, je dois vous dire franchement, comme si cčtait un pčre qui parlait a son fils, que ce sont Ia des mots vides de sens, pour le sičcle ot nous sommes. II vous est impossible de vivre dans la socićtć actuelle si vous tenez a2 VOS idčes et 3 vOs convictions. Par « vivre » jJentends vivre bien, comme les autres, riche-
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