Hanoar : list jevrejske omladine Jugoslavije

URIEL DE MEDONGA: LE HEREM TROIS GRACES

En premier lieu venatt Madame Louna Caldćron femme dun riche commercant. C'etait une femme corpulente et immense, grande comme un pin. Elle avait changć son prćnom contre celui dEugćnie, car Louna ćtait une femme pleine de chair et n čtait que cela. Mais nous risquerions de n Čtre pas tout a4 fait fidčle si nous omettions dajouter qu elle valait son pesant door au sens stricte que cette expression peut avoir au point de vue commercial. Excessivement riche de par sa naissance mćčme, clle navait l{ait qu accroitre sa fortune par son mariage avec un homme qui en posseda;t autant. Gar cest une habitude a2 Salonique. Les jeunes filles riches se mavrient avec des hommes egalement riches car ordinairement les parents de la Hiancće donnent au jeune homme autant d argent quil a lui-mme de capital. Donc Eugćnie Caldćron čtait trčs riche. Elle possćdait une immense villa sur la rue d ela Rćpublique, au bord de la mer, dans le quartier aristocratique des campagnes.

Madame Caldćron passait son temps a ne ricn f{aire. Elle avait une nourrice et une nurse pour son unique bćbć qu elle ćlevait avec peine. Gar ce bećbć lui donnait beaucoup de fil 2 retordre. Ge n ćtait pas la question de Tallaitement, car elle ne sen souciait gučre. Mais la nourrice et la nurse ćtatent des tčtes de bois, qui comprenatent difficilement ses ordres et les exćcutaient toujours mal. Madame Caldćron avait encore a supporter les repas indigestes que sa cuisiničre prčparait. Ge nćtalent pas des repas mais des brouets informes que son estomac dćlicat digćrait avec difficultć. Ah! cette cuisiničre!... propre tout au plus a2 servir des soldats mais pas des ventr=s habitućs a2 la mollesse.

Mais laissons un moment Madame Caldćron pour nous occuper de Madame Estreilla Pelossof, femme du riche banquier. C'ćtait une femme toute petite et toute ronde, une boule de chair. Nue, il serait fort difficile de la classer dans une espčce animale quelconque. Mais ses jupes de soie et son casque de paille qui senfoncait Jusqu aux oreilles, ses souliers a. talons hauts et ses bas de sole ćtaient les seuls objets qui permettaient de reconnaitre son sexe ct la famille animale a laquelle elle appartenait. Cependant, il n ćtait pas difficile de la classer parmi les mammifčres car elle avait deux seins qui occupaient exactement la moitć de son corps. L autre moitić se trouvait 42 lopposć, plus bas. C'taient deux hanches volumineuses. Et tout cet amas ćnorme de chair ćtait posć sur deux jambes qui ressemblaient ćtrangement aux pieds d'une table de billard. Madame Pelossof, qui avait changć son nom d'Estreilla, trop pičbeten, contre celui de Marguerite, parlait avec difficultć, car son cerveau ćtait enveloppć dune

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