Histoire chantée de la Première république 1789 à 1799 : chants patriotiques, révolutionnaires et populaires

Qu'un bon rentier, autrefois gros et gras, Ait de valets sa maison: nette,

Et soit maigre comme un squelette, Cela ne me surprend pas;

Mais qu’un faquin, hier vivant d’aumône, Nourrisse aujourd'hui plus de gens, Qu'il n'avait jadis de sergens Nuit et jour sa porte assiégeans,

C’est là ce qui m'étonne.

Qu'à son mari, vendant cher ses appas, La femme d’un Caton le force À demander enfin le divorce, Cela ne me surprend pas; Mais que, sauvé des mains de la pouponne ll aille, après cette leçon, Perdant le fruit de sa rançon, D'hymen remordre à l’hameçon, C'est là ce qui m'étonne.

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Qu'un fournisseur de souliers et de bas, Refasse à neuf sa jambe étique Aux dépens de la république, Cela ne me surprend pas; Mais qu'il haïsse, ingrat pour sa patronne, Le régime républicain, Autant qu’un moine franciscain Haïssait un dominicain ; C’est là ce qui m'étonne.

Qu'auprès du feu, qu'à la fin d’un repas On soit prêt à porter la guerre