Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

26 LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE

« nous tendons, c'est que la gloire de Dieu soit plus que « jamais éclatante en lout notre royaume, afin de réunir

« lous nos sujets en l'unité de l'Église catholique, aposto« lique et romaine, par toutes les bonnes voies de douceur, « d'amour et de patience et bon exemple, et de maintenir nos « sujets de la R. P. Réformée, en toute la liberté que nous « leur avons accordée, les faisant jouir tranquilles de leurs « biens etoflices, en attendant qu'il plaise à Dieu d'illuminer « leur cœur et de les ramener au giron de l'Église. »

Malgré toutes les défenses du roi et les conseils de leurs pasteurs, les protestants du Midi, surtout le menu peuple, animés de tendances plus politiques que religieuses, avaient continué à tenir des assemblées de cercle (1625-1626). Celle d'Uzès (1627) même ne rougit pas de tendre la main à l'étranger, ramenant les partis aux plus mauvais temps des guerres civiles.

La Rochelle, cité républicaine, très jalouse de ses anciens privilèges et fière de sa situation de place forte de 1°° ordre, prit la tête du mouvement, avec le duc de Rohan, comme général en chef. Ainsi éclata la dixième guerre de religion, qui fut marquée par la prise de La Rochelle, le sac de Privas et le démantèlement de Montauban. Richelieu se montra Juste dans sa victoire, el par l'Édit de grâce, « perpétuel et 1rrévocable » rendu à Nîmes le 30 juin 1629, confirma l’œuvre de Henri IV faite à Nantes, en en retranchant tous les éléments politiques et militaires, qui avaient été une source de conflits. Les Réformés se virent enlever toutes leurs places de sûreté, ainsi que les bénéfices et églises catholiques qu'ils détenaient encore. En revanche, on rétablissait les seigneurs rebelles dans leurs honneurs et dignités, restituait aux églises réformées leurs temples et cimetières et garantissait la liberté de conscience dans tout le royaume.

$ 6.— Avec l'Édit de Nimes, commence une période nouvelle de l'histoire de la liberté de conscience en France, qui s'étend jusqu'à la mort de Mazarin. L'ère des guerres de religion est close par la suppression de l'organisation politique des