Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

52 HISTOIRE

bienfaits. Ce fut aussi là où le théâtre de la reine fut mauguré.

On touchait à la fin de 1779, la mode avait consacré les paniers empesés qui excitaient le rire de la jeune dauphine ; les comtesses de Provence et d'Artois en riaient avec elle.

Ces trois princesses n'étaient point fâchées de revêtir le corset des bergères, qui, mieux que le manteau de cour, laissait place à une joie franche, et à une élégance qui flattait par sa nouveauté. Les rôles villageois étaient ceux que la reine affectionnait Je plus; elle les remplissait à merveille. La lecture d'une pièce de Dorat fut accueillie avec transport; ce fut Molé qui la lut pour l’auteur. Cet entraînement réveilla dans les petits appartemens le goût de la comédie, et la troupe princière s’organisa plus régulièrement.

Dans l’origine, cette fantaisie théâtrale n'était point du goût de Louis XVI; on resta long-temps à le décider à permettre ce passe-temps. On avait besoin du roi, non pour lui donner un rôle, mais pour le rendre spectateur, et pour avoir.un juge des effets scéniques. Il était tout à la fois le publie des loges et le public du parterre : à lui seul la eritique ou les bravos.

Le Théâtre-Francais et la scène lyrique fournirent au répertoire de ‘Frianon. Le Roï et le Fermier, ainsi que La Gageure imprévue , furent

joués avec talent et précision. Marie-Antoinette