Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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DE FRANCE. D5

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étaient froides, mais il y avait de l'animation sur le théâtre et de l'enthousiasme dans les loges. C’était un mélange de vrai et de faux; en un mot, c'était la cour.

Préville, Fleury, Dazincour, furent appelés pour la mise en scène de la comédie; Caillot et Richer furent chargés de diriger l'opéra-comique.

La royale troupe fut bientôt en état de représenter le Barbier de Séville. Les comédiens du ‘Théâtre-Français avaient droit de contrôle, mais : Initiés par état aux faiblesses des reines et aux travers des courtisans, ils riaient tout bas, et ne contrôlaient rien.

Fleury passe outre dans ses Mémoires ; il dit : « Rien de plus curieux que le comte d'Adhémar « dans le Devin du village; Yhabit de berger lui « allait si drôlement ! et madame de Montesson, «aussi spéciale que lui en bergère, l'appelait « Tircis-la-flèche ; 11 la nommait In-folio-Phillis. »

Voilà les délassemens royaux , voilà les scènes de gañté qui mélaient leurs grelots à l'aurore de la révolution. La haine en fit un crime à la reine : elle n'avait vu dans ces jeux que le plaisir de sourire sans étiquette.

Ceux qui ont vn Marie-Antoinette sous le bavolet ont gardé souvenir du pétillant dépit de Babet, jetant dans sa corbeille ses bouquets effeuillés, et s'écriant avec un gracieux hochement de tête :

“ Tu m'as fait endever.., endéve! .,,. endève !«