Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
DE LA THÉOPHILANTHROPIE. 29 rités! Monsieur de Pressensé prend facilement son parti de cette injuste rigueur du pouvoir vis-à-vis d’une société religieuse tout au moins honnête et inoffensive : on est douloureusement surpris de lire dans un livre qui a pour épigraphe cette devise de M. de Cavour : l’Église libre, dans l'État libre, des lignes légères comme celles-ci : « L'arrêté des consuls qui, le 12 vendémiaire an X, ferma les temples aux Théophilanthropes leur rendit service, en empêchant leur culte de mourir d’inanition. Il était juste du reste qu'un culte qui n’avait vécu que de la protection du pouvoir, tombât par sa défaveur (1).» Nous avons vu ce qu’il fallait penser de cette accusation dirigée contre la Théophilanthropie, d’avoir vécu de la protection du pouvoir, mais quand cette accusation serait vraie, comment un écrivain protestant, partisan de la liberté de l'Église, membre lui-même et pasteur d’une association religieuse qui n’a pas dans l’Etat une existence officielle, peut-il parler avec.ce sans-façon hautain, cette indifférence railleuse d’un acte qui n’était après tout que la négation de la liberté, et une brutale atteinte portée au droit inviolable de la conscience !
A M. de Pressensé moins qu'à tout autre, il était permis d'oublier que tout homme qui se soumet aux lois de son pays a le droit d’adorer Dieu sous la forme et de la manière qui lui convient! (1) Be Pressensé, Histoire des rapports de l'église et de l’état pendant la Révolution française.