Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 259

Le général Malet commanda lui-même le feu, tous tombèrent comme foudroyés, excepté lui. Il était resté debout, tout sanglant. Il fallut une seconde décharge pour l’achever. Frappé à mort, il tomba en criant une dernière fois : Vive la Liberté!

Les corps mutilés des douze suppliciés furent placés dans trois charrettes garnies de paille et menés au cimetière Clamart. On les jeta pêle-mêle dans une fosse commune, où ils furent recouverts d’une épaisse couche de chaux vive, qui dut avoir bien vite raison de leurs restes mortels. Mais ce que la justice impériale à été impuissante à détrurre, c’est la mémoire de ces hommes dont la renommée ira grandissant à travers les âges. L'histoire redira toujours avec éloge les noms de Malet, de Lahorie, de Guidal et de ceux qui sont tombés avec eux dans la plaine de Grenelle, glorieusement, comme sur un champ de bataille.

Elle n’oubliera pas non plus le nom du jeune Boutreux, dont nous tracerons tout à l’heure la fin non moins glorieuse et non moins lamentable.

On a raconté que le capitaine Borderieux, la poitrine trouée de balles, râlait encore son cri de Vive l'Empereur! qui n'avait pu le sauver, et que Malet, resté debout, lui avait ditironiquement: Va, pauvre soldat, ton empereur a reçu comme toi le coup mor-