Histoire des deux conspirations du général Malet
262 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS
Malheur à qui, de près ou de loin, avait eu quelques rapports avec Malet! Sa femme, arrêtée chez elle, rue de l’Université, dans la journée même du 23 octobre, fut écrouée aux Madelonnettes. Elle y resta près d’un an, en compagnie de voleuses et de filles de mauvaise vie. L’instruction la plus minutieuse ne parvint à relever contre elle qu’un seul fait, celui d’être allée voir souvent son mari dans la maison de santé où il était détenu. Que si elle avait connu les desseins de son mari, — chose au moins douteuse — on ne pouvait lui reprocher de ne pas les avoir révélés, bien que la délation dans les familles eût été de tout temps encouragée par les gouvernements despotiques.
Quoi qu'il en soit, la pauvre femme sollicita sa liberté à diverses reprises, de Pempereur d’abord, puis de l’impératrice régente, lorsque l’empereur eut quitté la France pour entreprendre sa néfaste campagne d'Allemagne. L'homme fatal finit par se laïsser toucher. Il écrivit de Liebstadt, le 2 septembre 1813, à son ministre de la police d'ouvrir à Mme de Malet les portes de sa prison ; seulement il lui prescrivait, en même temps, de l’envoyer dans Sa commune natale et de ly mettre en état de surveillance. Voilà ce qu'était l’indulgence impériale.
Mise en liberté le 24 septembre, Mme de Malet