Histoire des deux conspirations du général Malet
DU GÉNÉRAL MALET 263
reçut un passeport pour Douai, pays de sa famille, où elle fut réduite à vivre avec son fils dans un état assez précaire. Sous la Restauration, elle obtint du maréchal Soult, devenu ministre de la guerre, le reliquat de solde dont son mari avait été privé pendant sa longue détention de 1808 à 1812. Les faveurs dont elle fut l’objet pourraient laisser croire qu’elle chercha, comme labbé Lafon, à donner à la glorieuse conspiration du général une couleur royaliste qu’elle n’eut jamais. Son fils reçut une épaulette de sous-lieutenant dans un régiment de chasseurs ; elle-même eut une pension de trois mille francs. Elle fut au mieux avec les princes, chez qui elle eut ses entrées, et elle resta toujours dans les meilleurs termes avec MM. de Polignac. Je crois même qu’elle rendit des services d’une nature un peu équivoque. Peut-être navait-elle jamais partagé les opinions républicaines du général Malet. Mais je marrête ici par respect pour ce grand nom. D'ailleurs le rôle de sa femme doit cesser pour nous à l’heure où se sont ouvertes devant elles les portes des cachôts de l’empire. Et ce ne fut pas seulement la femme de Malet qui fut inquiétée parmi les membres de la famille du général. Un mandat d'arrêt fut également lancé contre son frère, qui habitait loin, bien loin de Paris,