Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 287

à sa mort, à la destruction de son gouvernement, quand il y avait là l’impératrice et leroi de Rome. Il rappela, lui, le parjure par excellence, la sainteté des serments, et termina en disant qu’il fallait un grand exemple à tous les fonctionnaires.

Ce ton indiquait d'avance l’opinion des valets dont se composait le conseil d’État. Chacune des sections du conseil fut appelée à donner son avis motivé, Toutes se montrèrent unanimes dans leur exaltation monarchique. Plus ou moins amer dans son langage à l'égard dun collègue, chaque orateur conclut contre lui. Avoir méconnu lhérédité et la sainteté de la couronne dans le prince impérial! Rien qu’une destitution n’était capable d’expier ce forfait. La section de la guerre se montra surtout impitoyable ; elle déclara le malheureux Frochot indigne désormais d'exercer aucune fonction publique.

L’empereur n’avait nul besoin de ces avis. Au fond, il s’en souciait fort peu, sa volonté étant sa seule règle et sa seule loi. Maïs il fallait jeter de la poudre aux yeux, etil était bien aise d’avoir Pair de tenir de ses conseils l'avis d’une mesure qui était arrêtée dans son esprit, Le 23, parutau YWonitewr un décret en vertu duquel, sur le rapport du ministre de l’intérieur, comte de Montalivet, le comte Frochot était destitué de ses fonctions de conseiller