Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 291

une fois dans sa vie, sans qu’il y eût un intérêt direct! La chose eût été par trop plaisante !

Le 9 janvier 1813, une décision formelle de sa part renvoya devant une commission militaire, pour y être jugés, Alexandre-André Boutreux et le prêtre espagnol Joseph-Marie Fernandez de Caâmano, chez lequel Malet, on s’en souvient, était allé s’habiller en sortant de la maison de santé du docteur Dubuisson, et qui, comme Boutreux, avait été arrêté dans le courant du mois de novembre.

La commission militaire se trouva à peu près composée comme celle qui avait tué Malet et ses compagnons. Le même général comte Dejean présidait. Seulement le général Henri était remplacé. par le colonel Jamin du 24° de ligne; le colonel Moncey, par l’adjudant-commandant de la 9° cohorte, baron Carrion-Nisas, etle major Thibault par le major Maran du 15° régiment d'infanterie. L’inflexible capitaine Delon remplissaitencore les fonctions de rapporteur.

Les débats s’ouvrirent le 29 janvier. Ils ne furent pas bien longs ; l’infortuné Boutreux était perdu d'avance. IL excipa de sa bonne foi. Il avait cru comme les autres à la mort de l’empereur, à l’authenticité du sénatus-consulte. Ses franches et loyales explications ne servirent de rien. En admet-