Histoire des deux conspirations du général Malet

CONSPIRATIONS DU GÉNÉRAL MALET 295

L'ancien tribun Jacquemont avait été nommé en 1811 inspecteur des droits réunis à Lille. Il faillit être compromis à cause d’un récent voyage à Paris. De plus, il avait contre lui d’avoir été conservé par le général au nombre des membres du gouvernement provisoire. Il échappa pourtant aux vengeances impériales, grâce à de très-hautes influences.

Le Jacobin Corneille vivait depuis 1810 dans le département de la Côte-d'Or, où il avait été interné. Il menait une vie très-retirée dans la commune de Talant, s’occupant uniquement de l’éducation de ses enfants, n’ouvrant jamais la bouche de politique aux gens de la commune. Il avait conservé si peu de relations à Paris que dans l’espace de six mois il w’avait recu qu'une seule lettre de cette ville. Sa vie austère et tranquille lui avait concilié Pestime générale. C’est un Jacobin, disait-on comme on eût dit: c’est un sage, vir probus.

Ricord, retiré dans une petite commune des environs de Marseille, où il était en état de surveillance, vivait complétement à l'écart du monde. Il ne voyait personne, ne fréquentait aucun lieu publie, ne parlait jamais d’affaires politiques ; on eût dit qu'une immense désespérance s'était emparée de lui.

Le général Guillaume, cet ancien philadelphe, dont la faiblesse et les indiscrétions en 1808