Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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rallions au jugement de Bourchemin, d'après lequel la théorie de Gase était un mélange assez singulier d'idées modernes justes et de spéculations illogiques ou bizarres. Pas plus que les orthodoxes de l’époque, il ne comprenait le sens profond et mystique que l’on peut donner à la Trinité*. Certaines parties de son enseignement sont très fortes, d’autres, en particulier les essais de reconstruction, laissent beaucoup à désirer. L'ensemble en tout cas était intéressant, et vu le talent didactique de Gase, bien propre à enthousiasmer ses étudiants.

Ce fut le professeur Bonnard qui le premier s’alarma. Il eut plusieurs entretiens avec Gase, qui n’aboutirent à rien. Lors de la consécration des candidats de 1812, les pasteurs Chabrand et Barre interrogèrent aussi Gase, et se retirèrent satisfaits, si ce n’est de son opinion sur le point spécial de la Trinité, du moins de son zèle pieux et de son désir de vie religieuse. Sur ces entrefaites un des hommes qui s'étaient le plus opposés à la nomination de Gase, Manoël de Saumane, eut sous les

yeux le cahier d’un étudiant et en répandit le

1 Bourchemin, op. cit., p. 123.