Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870
LA DUCHESSE DE CHEVREUSE 3
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Mais venons à l’ouvrage. Jugeons d’abord le fond, puis la forme.
M. B. a voulu composer évidemment un récit piquant et présenter au public « une vie d’aventures et d’intrigues ». Il a voulu nous donner une « étude psychologique » de Me de Chevreuse et des personnages qui, comme il dit en son Style, évoluent autour d’elle. I1 n’y a pas réussi. Ses portraits ne sont qu’amas d’épithètes, qu’enfilades de phrases et de citations. ‘
Nulle part on ne sent, on ne remarque la « vivacité impétueuse », « endiablée » qu’il prête à son héroïne. I1 nous répète à satiété qu’elle a de l'entrain, qu’elle a de la joie, que partout où elle passe, elle laisse « le souvenir exquis d’un être de joie », que partout où elle paraît elle apporte le bonheur. Il narre ses faits et gestes, ceux que révèlent les Mémoires et les sources du temps. Mais la fameuse duchesse ne vit pas, ne respire pas.
On a tenté, dès le début de l'ouvrage, de la camper devant nous, de la peindre et au physique et au moral. Le portrait physique est raté ;
satisfaire à l’ambition et pour la vengeance »? Voilà, je le crains, des points qui feront travailler l’imagination des jeunes lecteurs.