Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870
k NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES
on nous dit bien que « de sa personne se dégage un parfum capiteux qui trouble les cœurs les * plus rassis », qu’elle est « jolie, fine, distinguée », que « l’ensemble est extrêmement élégant, gracieux, féminin, etc. »; rien de précis, en somme. On nous offre, il est vrai, deux gravures qui représentent l’aventurière; elles sont dissemblables !
Quant au portrait moral, il est incomplet.
On ne nous dit pas dans cette peinture en pied que la dame est une grande menteuse devant Dieu et devant les hommes, qu'elle prend à l'occasion un ton fier et solennel, parle gravement de la noblesse de son âme, déplore avec émotion ses malheurs, affirme son innocence en termes touchants, jure qu’elle ne fera jamais rien d’indigne et n’aura jamais de lâches sentiments. Risum teneatis! Elle va jusqu’à déclarer avec un grand sérieux qu'elle désire de tout son cœur vivre doucement en France avec ses enfants et son mari, jusqu'à écrire à M. de Chevreuse qu’elle est absolument à lui et qu’elle se réjouit de le voir bientôt!
On ne nous dit pas davantage en ce tableau d'ensemble qu’elle s’effraie, s’épouvante, s’affole lorsqu'on menace de l’arrêter et de la jeter en prison, qu’elle n’a jamais été forte et n’a jamais paru forte que parmi les faibles à
1. Elle-même disait cela de Condé.