Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE GÉNÉRAL DOURS 127

P. 13. M. Laval a raison de dire que l’entrée dans l’armée n’était pas alors — au commencement de la guerre de Sept ans — aussi difficile que plus tard après l'ordonnance de Ségur (et non, comme il dit, de Saint-Germain). Il suffisait sans doute à Ours de Saint-Ciergues de prouver qu’il était fils de Jean-Pierre Ours, fait en 1755 comte palatin par le pape Benoît XIV. Mais ce n’est pas ainsi que Dours a obtenu l’épaulette, et il n’avait pas tort de dire (p. 412) qu’il ne produisit nulle part de certificat de noblesse. Plus heureux que M. Laval, nous avons découvert que Dours avait un puissant patron. Ce patron, ce protecteur fut un officier du régiment de Rouergue, M. de Rouffiac, qui fut plus tard maréchal de camp et qui, sans doute, avait connu Dours ou son père dans le Comtat !. Rouffiac n’était alors que lieutenant-colonel de Rouergue; mais il faisait, comme il dit, l’interrègne entre deux colonels, M. d'Estaing qui venait de partir et Hérault de Séchelles qui venait d’être désigné. Il proposa Saint-Ciergues pour enseigne en ajoutant ces mots : « le sujet est très bon et a toutes les qualités désirables ». Le 6 juin 1757, Ours de Saint-Ciergues était nommé enseigne de la compagnie colonelle au régiment de Rouergue et, par suite, il avait

1, Cf. sur le pouvoir des colonels nos Etudes d’hisloire, IN, p. 92.