Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

138 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

Alpes, et le récit de M. Laval appelle encore quelques remarques.

P. 524. Le « président du tribunal qui, effrayé, se brüle la cervelle », est le lieutenantcolonel d'artillerie La Cattonne. La Commission militaire qu’il présidait avait acquitté le général Camille Rossi. Qualifié d’aristocrate et d’ennemi de la Révolution, dénoncé par le club et par Chépy, La Cattonne se crut perdu; le 2 décembre 1793, lorsque, sur l’ordre de Carteaux, les commissaires de la municipalité grenobloise entrèrent dans sa chambre pour l'arrêter et pour saisir ses papiers, il se suicida.

Id. Pourquoi Carteaux fut-il arrêté à son tour? On se défait de lui depuis ses démêlés avec Lapoype, on le regardait comme incapable, et lorsqu'il vint en Bretagne, Hoche ne lui donna ironiquement que cette note : « général sans-culotte ». On lui reprochait aussi son humeur impérieuse et ses procédés autoritaires. Le 16 décembre 1793, le Comité de salut public le destitue donc et le fait arrêter : Carteaux sera conduit à Paris pour avoir ordonné la destitution et l’arrestation des membres de la Commission militaire qui avait absous Camille Rossi, pour avoir requis les autorités civiles d’exécuter ses ordres, pour avoir employé aux travaux publics des individus incarcérés comme suspects, pour avoir violé tous les principes, réuni dans ses mains toute lautorité et tous les