Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

178 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

Moreau loue son « imperturbable constance » ; Mathieu Dumas assure qu’il a soutenu toute la journée le combat le plus inégal et empêché Riesch de déboucher d’Albaching *.

P. 242 et sqq. Rien de plus facile que de réfuter, comme M. Picard l’a fait après Carrion-Nisas, le jugement de Napoléon : le prisonnier de Saint-Hélène disait que Moreau avait dû la victoire au hasard, et non aux mouvements et aux combinaisons, que Moreau n’avait montré dans cette journée aucun génie militaire! Mais pourquoi M. Picard ne nous dit-il pas quels documents Napoléon avait alors sous les yeux? Et ne fallait-il pas appuyer sur certains points? Ne fallait-il pas discuter cette opinion de l’'Empereur, que Richepance, se trouvant dans une « terrible position », a « pris conseil de son désespoir » et « fait une imprudence qui réussit » ? Cela est curieux et digne d’être cité. Et quand Napoléon ajoute que la 48 culbuta les bataillons ennemis et que ce petit combat décida de toute la journée, ce mot, jeté en passant et qui fait réfléchir, pourquoi M. Picard ne l'a-t-il pas mentionné ?

1. Sur les pertes et sur l'aspect des lieux après la « boucherie », les Goncourt ont, dans leur livre sur Sophie Arnould, p. 150-151, publié un intéressant fragment d’une lettre de Brancas à sa mère : Brancas était à la tête du 9° hussards et il mande à Sophie Arnould que les Français ont perdu 3.000 hommes, que l’on compte déjà 9.800 prisonniers et que € tous les jours on en amène de toutes parts. »