Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D'ENGHIEN 187

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Les nouveautés ne sont peut-être pas si grandes que M. Welschinger le croit, et il enfonce souvent des portes ouvertes. Mais, non sans force et non sans ampleur, il montre que dans cette affaire tout a été « voulu avec une rigueur inflexible, préparé avec une précision militaire, conduit avec une précipitation réfléchie et achevé par l’omission intentionnelle des règles et formalités judiciaires ! ». Il montre que Bonaparte a violé le droit des gens, a violé un territoire neutre, el que l’acte du 21 mars est un acte réprouvé par la morale, un acte extrêmement illégal, essentiellement criminel. Il montre que le duc refusa de prendre part aux complots et aux intrigues, que le duc désirait agir publiquement, engager une guerre ouverte, attaquer Bonaparte loyalement, en face, sur le champ de bataille. 11 montre que Bonaparte était résolu à faire vite, que Bonaparte avait à l'avance prononcé l’arrêt de mort du prince, avait déclaré nettement que la condamnation de d’Enghien

4. Nous permet-on de remarquer que ce passage de la préface reproduit, sans guillemets, un passage de M. Boulay de la Meurthe que M. Welschinger cite, assez imprudemment, dans une note de sa p. 157? (« avec une rigueur inflexible, par une précipitation réfléchie, par une omission voulue des formalités judiciaires »).