Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D’ENGHIEN 195

Il traite les membres du Conseil de guerre de « juges piteux » et leur reproche de n'avoir pas décliné leur mission, de n’avoir pas imité le colonel Préval, de n’avoir pas répondu qu'ils étaient soldats et non bourreaux. Mais ces militaires pouvaient-ils refuser ? Pouvaient-ils s'excuser comme Préval qui se souvint très à propos qu’il avait, ainsi que son père, servi au régiment d’'Enghien ? ‘ M. Welschinger leur re. proche encore d’avoir eu plus tard des craintes et peu de remords (p. 218) : ils avaient, en effet, raison de craindre les Bourbons; mais, puisqu'ils avaient exécuté leur consigne, puisqu'ils avaient jugé selon leur conscience et d’après la pièce qu'on leur présentait, d’après les réponses de l'accusé, pourquoi auraient-ils eu des remords ?

Il prétend qu'une manifestation aurait pu éclater en faveur du duc d’Enghien parmi la garnison de Vincennes. Comme si, lors même que la garnison aurait su que le condamné se nommait le duc d’Enghien, elle savait ce qu’était ce personnage ! Pelet de la Lozère, cité par M. Welschinger?, ne dit-il pas que la génération nouvelle connaissait à peine l’existence du prince ?

Il s'indigne que Harel écrive à Réal que

4. A-t-il osé dire « ce serait ternir mon épée ? » C’est bien peu probable. 2. P. 226.