Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D’ENGHIEN 197

Réal un instant d'abandon qui fut « cependant la cause d’un jugement inique et d’un châtiment immérité ».

Nous répondrons à M. Welschinger :

1° Quel intérêt avait Réal à ne pas aller à Vincennes ? Parce qu’il pensait à l’avenir ? Parce qu’il voulait invoquer plus tard en sa faveur des « circonstances inattendues et fatales » ? Que de subtilité! Non, Réal ne s’est pas, comme croit M. Welschinger, abstenu; Réal n’a pas voulu s’abstenir : il a attendu chez lui l’accusateur public jusqu’au moment où, perdant patience, il a couru à Vincennes et rencontré à la barrière Savary qui lui apprit que le prince venait d’être fusillé. Si Réal n’alla pas au donjon, ce fut donc par suite d’une méprise, et il ne commit pas, il n’aurait eu garde de commettre une désobéissance volontaire et calculée. M. Welschinger a beau répéter que Réal aurait dû se rendre sur-le-champ à Vincennes, et que, lorsque Bonaparte écrit à Réal : « il est nécessaire que vous conduisiez l’accusateur public », le mot conduire signifie « diriger, faire agir dans le sens voulu » ; en quoiil a tort, et il devait remarquer que le Consul ajoute « et que vous l’instruisiez », que, par suite, conduire n’a pas le même sens qu'instruire. M. Welschinger ne songe pas que Maret a écrit à Murat: « Réal doit se rendre à Vincennes; à! a dû auparavant appeler auprès de lui le citoyen Jacquin qui fera