Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

198 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

les fonctions d’accusateur public et conférer avec lui relativement à la marche de la procédure ». Jacquin a été remplacé par Dautancourt; mais peu importe; la lettre de Maret dont M. Welschinger ne tient pas compte et que nous trouvons dans le précieux et inestimable recueil de M. Boulay de la Meurthe, cette lettre de Maret prouve que Réal doit, sur l’ordre du Consul, attendre chez lui l’accusateur public pour conférer avec lui, pour le « conduire » et l’ «instruire ».

2° La démarche de Réal à Vincennes n’aurait pas, quoi que dise M. Welschinger, prouvé l'innocence du prince. Quoi ! Réal était le séide de Bonaparte ; il savait, comme Savary et Murat, que la sentence devait, selon le mot terrible de Bonaparte, « porter condamnation à mort », et il aurait empêché l'exécution, il aurait facilité au premier Consul un acte de clémence ! Relisons la lettre de Bonaparte et l’interrogatoire que doit faire Réal. Cet interrogatoire repose presque entièrement sur la note du prince à sir Charles Stuart, sur cette note où le duc d’Enghien dit en propres termes que Sa Majesté Britannique n’a cessé de le combler de généreux bienfaits, qu’il a le plus vif désir de servir dans les troupes anglaises et d’être employé n'importe comment ni en quel grade sur un tel point que ce soit du continent contre l'ennemi commun, contre ses implacables ennemis, qu’il pourrait