Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

LE DUC D’ENGHIEN 201

amasse se heurtent aux lettres du prince de Condé et du duc de Bourbon en 1804.

Le grand-père du duc d’Enghien écrit à Charlotte Madame, mais il l’a nommée auparavant Mademoiselle : il parle de l'amour qu’elle a pour le jeune prince, non de l'union qu’elle a contractée ; il désire qu’elle ne soit pas nommée dans la notice nécrologique ; il veut qu’ «un sentiment de cette nature » ne soit pas avoué publiquement, qu'un tel « attachement » ne figure pas dans les gazettes, et il ajoute que Charlotte doit « plus que toute autre, éviter avec le plus grand soin d’avoir le moindre air de se rapprocher de cette licence qui foule aux pieds tous les principes et les préjugés ».

Après le grand-père, le père. Le duc de Bourbon n’écrit-il pas que son fils était lié intimement, mais non marié avec la princesse? « Vous avez entendu parler des bruits de mariage secret ; je puis certifier par ses lettres à lui-même qu’il m’a toujours assuré qu'ils étaient faux ; la certitude est encore acquise de nouveau par des lettres mêmes de la princesse qui nous les déclare dénués d'aucun fondement ».

On n’a pas, il est vrai, ces lettres de la princesse. Mais elles sont au nombre de trois, et Charlotte les avait écrites à Condé. « Le bruit dont vous me parlez, répondit Condé, a beaucoup couru ici; votre assertion contraire ne laisse plus aucun doute sur sa fausseté. » Selon

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