Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

210 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

souverain un rapport clair et précis qui désignait Malakoff comme le véritable point d'attaque. Mais il avait une situation fausse et il excita naturellement la méfiance. Nommé, après la mort de Bizot, commandant du génie de l’armée d’Orient, il eut quelque démêlés avec Pélissier. Lorsqu'il défendait son opinion et disait que son plan était celui de l'Empereur, « je ne partage pas vos idées, lui répondait Pélissier avec son ordinaire rudesse, je passe outre, c’est mon devoir de général en chef. Il n’y a pas ici d’aide de camp de l'Empereur ; il n'y a qu’un général en chef, et vous êtes son subordonné ; vous n’avez qu'à obéir. Au besoin, je vous ferai embarquer de force, et rappelez-vous que vous n’avez pas à communiquer avec l'Empereur sans passer par mon intermédiaire. » Pélissier, remarque l’auteur, avait évidemment raison de revendiquer sa liberté d'action et d'assumer ainsi sans nulle hésitation toutes les responsabilités du commandement; toutefois il aurait dû y mettre quelques formes.

A son retour en France, Niel reprit ses fonctions d’aide de camp de l'Empereur. En 1857 il devint sénateur. L'année suivante, il alla négocier à Turin le mariage de la princesse Clotilde avec le prince Jérôme et préparer l’alliance de la France et du Piémont. Dans la campagne de 1859 il mena le 4° corps, et Solférino lui valut le bâton de maréchal.