Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

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gnage de Marmont n’est-il pas essentiel, décisif, irrécusable ? Dans ses Mémoires, Marmont n’écrit-il pas qu’en 1792 plusieurs de ses camarades quittèrent l’École de Châlons pour émigrer et que de ce nombre était Duroc qui fit le siège de Thionville à l’armée des princes? Puis, revenant une seconde fois sur son camarade et ami, n’écrit-il pas encore que Duroc, reconnaissant la confusion qui régnait parmi les émigrés, vint à Metz, confia à Marmont ce qui lui était arrivé, annonça sa résolution de reprendre du service, et que le gouvernement, fermant les yeux sur l'absence momentanée du jeune officier, se contenta de le réintégrer à Châlons comme élève et de lui imposer l’examen de sortie?

M. de La Tour n’acceptera peut-être pas le témoignage de Marmont? Eh bien! Duroc avait alors dans sa promotion un camarade nommé Mengin qui, lui aussi, émigra et qui, lui aussi, rentra dans l’armée républicaine, et qui, lui aussi, devint général. Durant la retraite des Prussiens, ce Mengin passe à Étain, à Thiaucourt, et il dit dans ses Mémoires — que M. de La Tour, il est vrai, ne pouvait connaître, Gar ils sont inédits —: « Je vis à Étain plusieurs de mes camarades émigrés qui ne paraissaient pas bien satisfaits de leur sort. Ils vinrent à travers les bois et les chemins de traverse me rejoindre à Thiaucourt : c’étaient Duroc, depuis grand-maréchal, Bouchez, Normand, etc. ».