Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

252 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

avoir exposé les circonstances atténuantes, il faut bien juger Delphine telle qu’elle est, et, en la suivant à travers le livre, nous la voyons toujours légère, frivole, et dans le malheur se plaisant à faire des conquêtes, toujours un peu folle et convenant elle-même qu’elle n’a pas le sens commun. Elle essaie de souffler un amant — le Troubadour — à son amie la comtesse Alex. Elle se donne à Antoine de Lévis, celui qu’elle appelle l'Agréable. Elle va, sous le nom de M'e Justine, passer une semaine dans une auberge du Havre avec Grouchy qu’elle appelle le Sigisbée. Elle adore dans la prison des Carmes Alexandre de Beauharnais qui, de son côté, Pidolâtre sous les yeux de Joséphine et qui lui « fait goûter le bonheur à l’ombre de l’échafaud ». Elle se lie avec Boissy d’Anglas, avec Fouché qui ont pour elle, nous dit-on, des sentiments très vifs et lui écrivent des lettres qu’il a.fallu détruire. Et cette femme à la tête exaltée, cette femme qui ne sait se défendre longtemps, ‘ cette femme qui fut la maîtresse d’un Fouché, de Chéché, comme elle l’appelait —

Ils ne mouraient pas tous, mais {ous avaient leur nom —

cette femme qui venait trouver Chateaubriand dans sa chambre d’hôtel — sainte apparition,

4. Cf. p. 89 et 233; voir aussi p. 11, 83 et 92.