L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

SUR LA QUESTION LOUIS XVII He

IL me reste, avant de terminer ces considérations historiques, à toucher un point qui, si je l'omettais, serait un défaut à la cuirasse dont je prétends revêtir ma thèse.

Je veux parler du faux Dejean (4). Le récit en intéressera le Sénat.

Il s'est trouvé, sous le gouvernement de Louis-Philippe, un haut fonctionnaire assez peu consciencieux, pour m'exprimer avec modération, pour éditer contre le malheureux Naundorff une calomnie qui fit le tour de la presse d'alors et que reproduisent encore, de nos jours, certains écrivains.

On verra jusqu'où peut aller la scélératesse humaine quand la passion politique s'en mêle.

C'était en 1839. Louis XVII avait vécu caché sous le nom de Naundorff en Prusse. Il était venu en France

réclamer ses droits devant les tribunaux. On sait déjà .

comment et par quel acte de bon plaisir il fut éconduit. Le sieur Dejean, conseiller d'Etat, chargé de la police générale du royaume, inventa contre le malheureux prétendant une incroyable calomnie dont le but était de le faire passer pour un aventurier et de le mettre dans l'impossibilité de se dire le fils de Louis XVI. Ce Dejean, qui n'avait pas de scrupules, sortit de sa

pas dame d'honneur de la reine Marie-Amélie.

A, L'histoire du « faux Dejean » (9 juillet 1839) n’est pas aussi tragique que le croit M. le rapporteur. — Nous verrons cela tout à l'heure. Lisons d’abord le sombre récit.

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