L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

SUR LA QUESTION LOUIS XVII 79

quer le témoignage posthume, qui date de 1837, d'un homme qui avait reconnu la vérité sur l'identité de Naundorff et de Louis XVII et qui l'aurait proclamée s’il n'avait pas été empêché de le faire par son esprit de courtisan, faisant ainsi passer sonintérêt avant son devoir(3). .

Qu'on lise les mémoires du vicomte Sosthène de La Rochefoucauld (a), aide de camp du feu roi Charles X et grand écuyer de la duchesse d'Angoulême (4). On

(a) Mémoires du vicomte Sosthène de La Rochefoucauld, t. V.

préférer la déclaration /a plus récente de 1836 à l'enquête plus sérieuse de 1824 et de lire cette déclaration un peu vite. Le témoin de 1836 étant juif et ayant connu Naundorff en 1827, les bureaux fran‘cais conclurent que Naundorff, « originaire de Silésie », était également juif. Ce qui est certain, c'est que Dejean, simple agent de transmission, n’a pas dû attacher grande importance à l'affaire. On peut croire qu'il tomberait aujourd'hui des nues en apprenant qu'en 1839 il a fait, dans une lettre hâtive de quelques lignes, une invention criminelle et voulue, un faux conscient. « Le faux Dejean », c’est encore une de ces légendes sensationnelles et tragiques que les «historiens » naundorffistes excellent à créer.

8. Accusation grave et gratuite.

A. Les « Mémoires du vicomte Sosthène de La Rochefoucauld » ne lui donnent que le titre « d'aide

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