L'année de la peur à Tulle
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de conciliation, pour ainsi dire désavoué les écrits des représentants Serre et Fage : elle avait trouvé les termes exagérés, mais les déclarations que la commune d’Uzerche avait envoyées à tout le Bas-Limousin et surtout la mission qu’elle avait confiée aux députés extraordinaires de Tulle de la représenter auprès de l’Assemblée nationale et de la commune de Paris, mirent le feu aux poudres de la municipalité briviste qui envoya à Paris deux nouveaux députés.
Nous n’entrerons pas ici dans les détails de La lutlequi eût lieu à Paris entre MM. Melon de Pradou et de Saint. Priech, députés de Tulle et d'Uzerche, et MM. Serre, Desailleux, procureur de la commune de Brive, et L,achèze, avocat, députés de Brive. Cette lutle fut longue, très vive ; toutes les animosités s’y donnèrent libre cours. Les mémoires répondaient aux #émotres. Les épithètes ne furent épargnées ni d’un côté ni de l’autre.
Au plus fort de la bataille, M. Brival, procureur du roi au présidial de Tulle, qui avait prononcé le réquisitoire contre les accusés de Favars, et qui était alors procureur élu de la commune de Tulle, se rendit à Paris et, comme nous l’avons déjà vu, dénonça le tribunal prévôtal pour avoir prononcé des peines de mort contre des malheureux seulement soupconnés de crime !
Cette intervention de M. Brival augmenta le zèle des députés de Brive. Elle fut sensible aux députés de Tulle qui y virent un nouvel ennemi à combattre, puisqu'ils s'étaient solidarisés avec les magistrats que dénonçait M. Brival. Ils écrivirent incontinent à leurs commettants. Une lettre fut adressée à la municipalité, l’autre à la garde nationale. Celle lue en séance du Conseil du 2 juin 1790, annonçait que M. Brival s'était présenté au
“club des jacobins de Paris et « avait débité une dia-