L'année de la peur à Tulle

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ticuliers qui avoit visé un des cavaliers, et qu’il avait été un des plus mulins et un des plus acharnés à se défendre ?

Repond que c’est bien injustement qu’on luy imputede tels faits, puisqu'il ne resista pas lorsqu'on l’arretta.

Requis encore d'avouer si son fusil n’avoit pas brulé l'amorsse dans l’instant qu’on le saisissoit ?

Repond qu'il a cy devant dit la vérité.

Lecture à luy faite du présent interrogatoire, à dit ses reponses contenir verité, y persister n’y vouloir ajouter ny diminuer et n’a sçu signer de ce requis.

AUDUBERT, lieutenant criminel. Duczaux, conseiller rapporteur SARGET, greffier-commis,

La même formule que ci-dessus précède l’interrogatoire de Jean SICARD, âgé d'environ cinquante ans, labcureur, originaire du village de Charget, paroisse de SaintGermain, y habitant.

Avons demandé à l'accusé le motif qui l’avoit conduit à Favars dans la matinée du vingt cinq du mois de janvier dernier ?

Repond qu’ayant entendu sonner le beffroit à Favars ledit jour, il s’y etoit rendu dans l'intention de donner du secours à la dame du lieu, et déclare qu’aussitost qu’il y fut arrivé il fut se cacher devant la perte de l’eglise.

Interrogé si reellement il s’etoit mis en etat de defendre ladite dame, ou s’il etoit dans des dispositions contraires, et s’il etoit nanti de quelque arme ?

Repond qu'il vouloit veritablement prêter du secours à la dame de Favars, et qu’il etoit sans aucune intention contraire.

Luy a été remontré que ses réponses ne sont pas sincéres, puisqu’au lieu de donner du secours à ladite dame, il vient de nous dire qu’il s’étoit caché.

Repond que sans contrarier ce qu'il à ci devant dit, il auroit reeilement voulu donner du secours à la dame de Favars, mais | qu'ayant vu tant de monde contre elle, il avoit pensé qu’il ne pou-