L'année de la peur à Tulle

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Requis encore de nous dire à quelle distance il s’étoit approché dudit etang, et s’il avoit bien remarqué le degat qui y avoit été commis, comme aussi s’il n’avoit pas resisté au cavalier qui luy arracha son fusil ?

Repond qu'il ne s'etoit approché de cet etang à la distance de quatre cens pas ou environ, et avoir remis son fusil sans resistance au cavalier qui l’arrêta.

Luy avons representé qu'il en imposoit à la justice, puisqu'il a ci-devant dit avoir remarqué quelques degats commis à la chaussée de l’etang, et que le cavalier qui l’avoit désarmé luy a soutenu que non-seulement il avoit fait resistance mais encore tentait de reprendre son fusil.

Repond qu’à la verité il avoit remarqué quelque derangement ou remuement de pierres sur ladite chaussée, sans en avoir pu parfaitement distinguer le degat, et ajoute qu’à l’egard du desarmement il avoit fort bien fait mine de reprendre son fusil.

Pierre MarLer, âgé d'environ 38 ans, travailleur de terre, natif du village de Malepeyre y habitant, paroisse de Jugeal près Noailles.

Interrogé s’il pourroit fixer à peu près le nombre des personnes attroupées qui se présentèrent au conducteur de l’attellier sur la grande route de Tulle à Brive, en luy demandant des travailleurs pour les emmener à Favars le lundi matin 25 janvier dernier ?

Repond que du nombre des personnes attroupées qui se presenterent à l’attellier, il croit pouvoir le fixer à cent hommes ou environ, qui, non seulement demendèrent au conducteur de l’attellier, que seulement ses travailleurs, et meme luy, se joignissent à eux pour se rendre à Favars.

Interpellé de dire s’il arriva à Favars avec le groupe de gens et s’il apperçut s’il y avoit déjà d’autres personnes rendues audit Favars ?

Repond qu’en arrivant audit lieu il y avoit déjà plus de deux cents hommes qui s’y etoient rendus.

Interrogé si pendant la route, en allant à Favars, ou rendus à Favars meme, il a connu quelqu'un des chefs de ces séditieux, et sommé de les désigner par ieur nom ou autrement.