L'année de la peur à Tulle
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il ne se seroit pas rangé du coté des assaillants au lieu de defendre la dame de Saint-Hilaire ?
Repond que bien loin de favoriser le parti contraire à la dame, il avoit offert ses services à M. de Saint-Hilaire, son fils.
Luy à été representé que non-seulement il s’ecarte de la verité, mais même de la vraissemblance, en ce qu’il a ci-devant repondu avoir reçu un coup de sabre, ne paroissant pas croyable qu’il eut été blessé d’une arme de cette espèce, s’il avoit resté dans le bon parti, attendu que les seditieux n’etoient armés que de fusils, de haches, de fourches de fer et de batons ferrés.
Repond que comme quelqu’autre citoyen de la ville de Tulle qui avoit recu des coups de sabre, il n’en avoit pas été plus exempt que luy. É
Interpellé de nous declarer s’il connoit les auteurs de cet altroupement et requis de nous en dire les noms.
Repond et denie ledit interrogatoire.
Luy avons representé qu’il en impose à la justice, lorsqu'il dit qu’il vouloit donner du secours à madame de Saint-Hilaire car il se seroit retiré lorsque M. de Marcillac leur dit de se retirer.
Repond qu’il n’entendit pas M. de Marcillac lorsqu'il leur donna ce conseil.
Nous venonsde voir que, dans cet interrogatoire, Léger Farges fait allusion à des blessures reçues par un autre citoyen de la ville de Tulle, coups de sabre qui provenaient du camp même où il se trouvait.
Cette allusion, dont il ne fut pas demandé d’explication par le Président interrogateur, touchait probablement M. Leyx de Nussane et le citoyen Monteil de Tulle.
Voici ce qui s’était passé :
Au plus fort de la bagarre, M. Leyx de Nussane se présente à la porte du château de Favars. Un homme armé accourt; M. de Nussane, croyant avoir à faire à un des séditieux, le frappe à coups redoublés de son sabre de cavalerie ; l’homme, aussi armé d’un sabre,