L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

104 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

reste en dehors du problème et on fait halte avant le pas décisif qui permettrait de l’éclaircir, si on ne remonte pas davantage en arrière pour considérer les Hespéridiens comme les habitants préhistoriques de l’Atlantide, ce qu’on oublia plus tard. Il en est de même de leurs pommes d’or, dont il est indifférent en fin de compte de savoir si c'étaient des oranges ou des citrons. Quoi qu’il en soit, ces Hespéridiens ont dû être une race d’hommes plus ancienne et de civilisation plus mûre que la race d’où Héraclès sortit pour aller à eux. Ils avaient encore en leur possession des choses qui étaient probablement la conquête d’un savoir étendu et de beaucoup d'industrie. Parmi ces choses étaient des céréales et des races améliorées des fruits, produits pouvant exciter la convoitise des races méditerranéennes plus pauvres, plus primitives, sans doute moins avancées à ce point de vue. »

On comprend donc que, pour Dacqué, en fin d’analyse, l’Atlantide de Platon n’est pas l'expression, sous une forme géographique, de la légende mythologique personnifiée par la fuite d’Amphitrite. Il lui apparaît au contraire que Platon, connaissant la réalité géographique et historique qui constituait le noyau de la légende, a extrait ce noyau du récit légendaire et en a ramené l'expression à la forme concrète.

Comme Danzel l'enseigne, il est certainement exact que le sens astronomique et le sens psychologique, emmélés dans les mythes, se séparent l’un de l’autre dans leur explication. Mais, quand Dacqué veut considérer le récit atlantidien de Platon comme la relation d'une réalité, par conséquent comme la révélation de ce que cache réellement le mythe d’Amphitrite, il méconnaît, à mon avis, cependant, le sens que le récit de Platon a dans son rapport avec l'histoire primitive d’Athènes. Ici Platon ne rapporte aucun récit d'histoire, mais