L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

134 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

qui va suivre, de la doctrine de Karst, montrera tout d’abord combien l'existence de migrations, de colonisations, de mélanges, d’influences réciproques, rend actuellement difficile pour nous de savoir ce que sont devenus les éléments qui constituaient primitivement les peuples. De sorte que toutes les solutions simples qu’on peut donner de ce problème sont a priori suspectes.

Une lettre que Karst adressa à l’auteur du présent livre renferme le passage suivant, qui constitue un très bon exposé du point de départ de ses théories.

« À la base de mes idées sur l'Atlantide il y a la vieille conception cosmologique d’une Ethiopie de l'est et d’une Ethiopie de l’ouest, d’une île du soleil de Fest et d’une autre de l’ouest, de colonnes d’Hercule à l'Orient et à l'Occident.

L’Atlantide orientale ou indo-océanique se continue au nord-est par un hinterland touranien-est-asiatique. On doit se représenter l’Atlantide occidentale ou hespéridienne comme analogue à la précédente en tant que liée avec un avant-pays hyperboréen-ouest-européen qui doit s’être étendu comme continent insulaire du nordouest de l'Europe par-delà la Grande-Bretagne, FIslande, etc., vers l'Amérique. Mes deux Atlantides, que je suppose liées par leur civilisation et aussi, en partie, au point de vue ethnographique (par leur population) devaient comporter aussi une partie sud-éthiopique et une partie nordique-hyperboréenne.

Comme lien entre la partie indo-océanique et la partie est-asiatique-touranienne de l’Atlantide orientale, je suis porté à désigner la partie moyenne de l'Asie antérieure, c’est-à-dire à peu près l'Iran, l'Arménie, l’est de lAnatolie. J'emploierai plus loin le terme de Phrygiens, au sens le plus vaste du mot (et peut-être vaudra-t-il mieux ne pas m’imiter en cela), pour désigner commodément l'ensemble de la population primitive de l'Iran et des