L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

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DE L'AGE DU BRONZE 209

plusieurs de ces espèces sont maintenant, en Champagne comme en Normandie, privées de tout pouvoir d'extension, par continentalité insuffisante du climat. A l’époque où cette flore trouvait en Normandie les conditions favorables à son développement (conditions qui lui ont permis de couvrir des surfaces considérables), le climat normand était donc plus continental que le climat actuel de la Champagne.

Mais je crois nécessaire d'indiquer les espèces dont il s’agit.

Dans un admirable travail sur la végétation de la Champagne (1) paru à Nemours en 1922, après la mort prématurée de l’auteur, J. Laurent a signalé (pp. 195 et 287) les espèces suivantes, comme étant privées actuellement de tout pouvoir d'extension en Champagne et comme pouvant servir à distinguer les friches primitives : Anemone Pulsatilla, Thalictrum minus, Cytisus supinus, Coronilla minima, Phyteuma orbiculare, Globularia vulgaris, Anthericum (Phalangium) ramosum, Carex humilis, Peucedanum Cervaria.

Or, sauf le Cytise et les deux dernières espèces, qui manquent absolument en Normandie, toutes les autres figurent parmi les espèces dites caractéristiques des listes de M. G. Lemée (loc. cit.). Enfin quatre de ces espèces figurent (trois en tête de liste) dans ma florule (2) du tumulus même de Condé-sur-Ifs, mon classement étant un classement empirique antérieur à la nomenclature adoptée par M. G. Lemée. Voici ma liste :

Coronilla minima; Thalictrum minus; Anemone Pulsatilla; Teucrium montanum: Phloeum Boehmeri; Libanotis montana; Teucrium Chamaedrys; Phyteuma orbiculare. Dans la suite (dix-neuf espèces) de ma liste se trouvent encore trois espèces dites caractéristiques : Thymus lanuginosus; Festuca duriuscula; Asperula cynanchica. Une seule espèce (Anemone) manque dans la liste de M. G. Lemée qui a exploré ce tumulus vingt ans après moi (3).

2° La remarque suivante permet de fixer la position des terres atlantiques disparues à l’âge du bronze, comme la précédente permet d’évaluer leur étendue.

1. J. LAURENT : La végétation de la Champagne crayeuse, Nemours, 1922.

2. Voir Stations résiduelles, p. 173.

3. Espèce géophyte pouvant passer inaperçue en certaines années,

ALEXANDRE BESSMERTINY 14