L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

20 HISTOIRE DES HYPOTHÈSES RELATIVES A L'ATLANTIDE

blème philologique et archéologique au lieu d’obéir au désir plus matériellement intéressé de trouver une route nouvelle et plus courte pour arriver aux terres de l'or. C’est seulement soixante ans plus tard que l'Espagnol Gomora eut l’idée d’assimiler l'Amérique au continent qui, d’après le Timée, se trouvait de l’autre côté de l'ile d’'Atlantide. C’est ce qu’il exposa en détail dans son Histoire générale des Indes, parue à Saragosse en 1555. Plus tard on a souvent identifié l’Atlantide avec l'Amérique même. Mais, à partir de l’époque de Gomora, on a commencé à formuler toutes sortes d’hypothèses contradictoires tendant à situer l’Atlantide dans les régions de la terre les plus diverses.

Une des plus intéressantes de ces théories est celle du Suédois Rudbeck qui publia en 1675, à Upsal, un ouvrage très étendu, en suédois et en latin intitulé : Atland eller Manheim dedan japhetz afkomme. Rudbeck prétend prouver que son propre pays, la Suède, est la véritable Atlantide, qu'Upsal est la vieille ville de Poseidon et que tous les peuples imaginables, tels que Scythes, Barbares, Ases, Géants, Goths, Troyens, Amazones, Libyens, Maures, Gaulois, Saxons, Germains, comme les Suédois de son temps, étaient partis de la Suède atlantidienne. Or il se trouve qu'actuellement cette théorie est formulée à nouveau, mais sous une forme très différente, avec un système de preuves tout différent, et en remplaçant la Suède, dans l'hypothèse, par les terres arctiques. De plus, l'argumentation de Rudbeck est typique dans sa naïveté comme exemple des méthodes géographiques de ce temps et sa manière d'écrire est attrayante. Nous donnerons donc ici, comme spécimen, la traduction libre d’un passage de son ouvrage.

« Nous avons ramé dans la barque de Platon et nous avons visité à nouveau avec lui l’Atlantide. Nous vou-