L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
A4 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE
seulement chez les indigènes des régions intérieures du bassin du Congo. Mais, pour Frobenius, le fait que ces découvertes concordent avec le récit de Platon relatif à l’Atlantide n’a qu'une importance secondaire. Il met en valeur, comme bien plus important que toutes les hypothèses atlantidiennes, le fait qu’on a retrouvé actuellement, encore vivante, une civilisation remontant à un passé extrêmement lointain.
La pièce la plus intéressante qui ait été découverte est une grosse tête en cuivre jaune fondu provenant d'Ife, représentant le dieu de la mer Olokun, pendant que les têtes de terre cuite sont les dieux devenus pierre et tombés dans les abîmes. Or ces pièces du plastique sont des produits et des témoignages d’une haute civilisation, d’une culture artistique bien caractérisée et n’ont rien de commun avec d’autres figurations et d’autres formes plastiques qu’on trouve aussi, mais qui sont déjà bien connues, ou avec les produits de ce qu'on appelle les cultures primitives. Si l’on suppose éliminé le fétichisme, qui règne actuellement dans le pays de Joruba, on retrouve derrière lui les dieux atlantiques, refoulés dans les plans profonds de la civilisation de ce peuple et au-dessus desquels, selon Frobenius, le fétichisme, en tant que conception européenne du culte des dieux d'Afrique, constitue une sorte de voile, une couche non africaine d’impuretés. Le fétichisme est, dans sa forme actuelle et jusque dans son nom d’origine portugaise (feticeiro pratiquer les enchantements) un article d'importation européenne, introduit par les conquérants portugais et les marchands d'esclaves de l’ouest africain.. La haute culture venue d’Asie s'était anciennement implantée en Nigérie, puis s’africanisa de plus en plus, prit finalement une physionomie africaine et finalement perdit complètement sa vitalité sous l'influence de la civilisation européenne du littoral. Mais ce n’est pas seu-