L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
48 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE
des conceptions architecturales et décoratives qui régnèrent avant l’époque grecque. Tout ce passé et ce monde alors vieillissant que l’attaque menée par l’hellénisme a fait disparaître, il y a des milliers d'années, dans la Méditerranée, vit aujourd’hui encore dans les contrées lointaines de l’ouest-africain. Là est le charme du problème de l’Atlandide. Ce n’est pas l'attrait qu’exerce le monde des présomptions ou des suppositions. C’est une floraison merveilleuse de faits aussi véritables qu'étonnants et la résurrection d’une réalité dont la grandeur apparaît enfin après des millénaires. »
L'ATLANTIDE DANS LE NORD DE L'AFRIQUE
Godron chercha dès 1868 à localiser dans le Sahara l’ancienne situation de l'Atlantide. Après lui, en 1874, Etienne Félix Berlioux commença une série de publications tendant à établir qu'il avait trouvé le site de l’Atlantide dans la région des monts Atlas, contrée encore à présent très riche et très fertile. Berlioux fait remarquer tout d’abord que si, dans le Timée, Platon attribue à l’Atlantide autant d’étendue qu’à l'Afrique et à l'Asie réunies, dans le Critias il n’applique ce nom qu’à une île bien plus petite, car il dit que le canal la séparant de la terre ferme ne mesure pas plus de 10.000 stades, c’est-à-dire environ 1.800 kilomètres.
Berlioux en conclut que, dans le Timée, le nom de l’Atlantide pouvait désigner le vaste empire que les Atlantes avaient conquis en Europe et en Afrique et que, dans le Critias, le même nom désigne seulement le siège ou le point central de leur domaine.
Berlioux retrouve les montagnes qui, suivant le récit du Critias, servaient de ceinture à l’île fabuleuse : « Ces montagnes qui n'ont pas leurs pareilles aujourd’hui comme nombre, grandeur et beauté. » Ces montagnes