L'atomisme d'Épicure

et

témoignage opposé des auteurs anciens. Il nous paraît que dans le De generatione et corruplione Aristote a donné uneaffirmation fausse, soit par hasard, soit avec intention (x). C'est d'autant pluscertain qu'Aristote dit, dans lemême endroit, ce qui est sûrement inexacl (cf. Sext. Adv, math. T, 7,103). Puis, dans le De caelo, IN, 2,300 b, 8, Aristote blämeles anciens atomistes de n'avoir pas fait de différence entre le mouvement naturel ( ÿ LOT ŒUOLV Avnois ) et le mouvement violent ( 6ic10c #{vmo1c); et de n'avoir pas expliqué le mouvement naturel des atomes, mais d’ayoir supposé un nombre infini de causes motrices qui ne sont pas inhérentes aux ato: mes. Cette objection est tout à fait opposée au passage de De gen. et corr., d’après lequel la pesanteur est la cause des mouvements naturels des atomes. Que les atomes de Démocrite ne sont pas doués de pesanteur, on le voit le mieux par Je: fait

ment des atomes est l'elfet nécessaire de la pesanteur qui est une cause naturelle (p. 794).

Gôdeckemeyer combat cet avis longuement (p. 15-25), pour aboutir à une conclusion aussi vague : « bei Demokrit eine einheitliche Aullassung der Schwere kann noch nicht gesuchi werden ; er aulfasste sie Leils als Lug nach unten, teils als Gewicht ». À la page 56 Gôdeckemeyer pense: « die Schwere, die er den Atomen beilegle, war eine ganz andere als diejenige Epikurs. » Windelband considère la pesanteur dans Je système des atomistes comme le degré de Ja réaction à la pression et au choc (Geschichte der alten Phil. S. 99,): Parmi les savants français la plus grande partie eroit que c'était Epicure qui a détenminé Ja pesanteur comme propriété des afomes. Cependant Mabilleau el Rivaud sont d'opinion contraire. Le premier par la raison qu'à l’aide de la pesanteur on explique plus facilement le mouvement dans le système atomistique. «Lorsqu'on tient pour acquis que la pesanteur ne fait pas partie de l'essence de l'atome, on se trouve, en ellet, fort émharrassé, pour expliquer le mouvement ». (Histoire de ln philosophie alomislique, p. 211). Rivaud (Ouvrage cité d'accord avec Diels (Dorographi graeci, Projeg. p. 219) et avecGüdeckemeyer (p.12-13), soutient que les textes d'aprés lesquels on refuse la pesanteur aux alomes de Démocrite sont sans valeur. Suivant Rivaud il est erroné de comprendre 20Tù Tv Üxegoyivcomme la pesanteur par excès. ainsi que l'a fait Renouvier: les traductions) : magniludo (Papencordt, Alom. doctr. p. 50) el mehr des stolfes (Brieger, Urbewegung der Alome und die Welinsthung bei Leucipp u. Demokril, p. 5) sont plus réussies (Voir p. 160-167, où se trouvent [és considérations de Rivaud sur la pesanteur des anciens atomistes).

(4) Lafaist dans sa Dissertation sur La philosophie alomistique, Paris, 1835, pense « qu'Aristole a feint de ne pas voir la vérité, afin de se donner le plaisir de compter (chez les atomistes) une absurdité de plus » (p. 74).

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