L'atomisme d'Épicure

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crite est qu'il n'existe en soi que les atomes et le vide ; ies qualités secondes, étant subjectives, n'existent que pour nous (1). A

La différence entre les qualités premières et les qualités secondes de Démocrite devient chez Epicure la différence entre les qualités essentielles et les accidents. Il donne les définitions des propriétés ou des qualités essentielles (GuuTTOUUTO, coniuncta) et des accidents ou des attributs non essentiels (OUATTOLATOE euenta). Les premières ne peuvent être séparées du conps auquel ils appartiennent, sans que celte séparation amène la destruction du corps (p. ex. la pesanteur de la pierre, la chaleur du feu, la fluidité de l’eau, la tangibilité de la matiène, l'intangibilité du vide (2). Notre philosophe soutient que les attributs essentiels, — soit ceux de tous les corps, soit ceux des corps visibles — ne sont ni substances existant en soi, ni privées d'existence, ni les essences incorporelles, ajoutées au corps, ni les parties du corps. Il dit que le corps tient son essence de la réunion de toutes ces qualités, sans être le produit de leur combinaison. La perception de chacun de ces attributs ne peut être, selon Epicure, isolée de la perception de l’ensemble du corps (3). Les accidents, différents aussi bien du corps que des qualités essentielles, sont les qualités dont la présence ou l'absence ne détruit pas la nature du corps (pex. la servitude, la liberté, la richesse, la pauvreté, la guerre, la paix) (4). Dans ces qualités passagères Epicure compte aussi le temps qui est, plus exactement, l'accident des accidents (odurTœuc OULTTHALÉTOY ). Nous nous formons l’idée du temps avec les jours, les nuits et leurs divisions, avec nos sentiments et nos états insensibles. En d'autres termes, le temps n'existe pas en soi ; ce sont les événements qui forment

(1) Sext.Adv.math. VII15à: vou® yluxd xaÙ véUE ztwxo0v, VéLE Ÿeouôv, vÉLH WUYOOV, VOLE zoo: ÊTEN ÔË ÉTOuX Hal HEVOV.

(2) CE. De R.N. I, 449-454. Selon le commentaire de M. Robin, Lucrèce pense encore aux choses physiques, en donnant ces deux derniers exemples, car appliquée aux atomes et au vide, la distinction d'euenta et de coniunclæ n'aurait aucun sens. -

(5) DL. X, 68, 69.

(4) Ibid. 70,71 ; De R:N. I, 455-458.