L'atomisme d'Épicure

Ge

le mouvement des anciens atomistes, en donnant {rois causes du mouvement de ses atomes. D'abord il a établi la distinction entre le mouvement naturel et le mouvement violent (x). Le mouvement naturel qui est primordial est produit par Ja pesanteur; il s'effectue dans l’espace vide en ligne droite (2). Il n'y a pas de corps qui, de sa propre force, s'élève de bas en haut. Les corps qui tendent en haut (p. ex. la flamme) sont par leur pesanteur entraînés en bas, mais une force étrangère les pousse en haut (3). C'était donc Epicure, et non Démocrite, qui admettait la pesanteur comme Ja cause du mouvement des atomes. Comme nous l'avons déjà mentionné, Epicure soutenait que tous les atomes, entraînés par leur pesanteur, ont une égale vitesse dans leur marche à travers le vide ; ceux qui sont lourds ne se meuvent pas plus vite que les atomes légers, ni les petits plus vite que les grands, puisqu'il n'y a rien qui les arrête. Ils parcourent un espace bien plus considérable que la lumière du soleil (4). Le mouvement violent des atomes est produit par leur choc avec d'autres atomes, à la suite duquel ils rebondissent en sens opposés, étant solides et pesants, et n'ayant rien qui les retiendrait comme un fond, parce que l’espace vide est infini (5). Aux deux causes du mouvement, la pesanteur et le choc, Epicure ajoute une troisième, la déclinaison.

L'hypothèse sur le mouvement des atomes de haut en bas dans le vide, produit par la pesanteur, entraînait une conséquence insoutenable. À savoir les atomes, tombant tous en ligne droite, comme les gouttes de la pluie (imbris uli guttae), ne peuvent jamais se heurter, ni se rencontrer. Cependant sans lé choc des atomes le monde ne peut être créé (6). Epicure

(1) Cf. l'objection d’Arisiote dans De Caelo, III, 2, 500b, 8:

(2) Cf. Plut. Plac: I, 5,18; Cie. De fato, X, 25: De fin. 1, 6, 18: « ..censet enim eadem illa individua et solida corpora ferri deorsunt suo pondere ad lineam, hune naturalem esse omnium corporum molum. »

(5) CF. De R.N. II 184-215.

(4) Cf. DL: 61 ; De R: N° 457-164.

(5) CE De R. N. 85-94

(6) GE. Cic. De fin. I, 6, 18-19; De IR.N. II, 222-994.