L'atomisme d'Épicure

Dans le poème de Lucrèce nous trouvons des preuves multiples pour la mortalité de l'âme, données par Epicure (x).

Pour sa thèse sur la mortalité de l’âme, Epicure a donné plus de preuves qu'aucun autre matérialiste. Il les a inventées avec un profond enthousiasme, qui serait plus explicable sùl avait lutté pour sauver l'immortalité de l'âme. On peut dire qu'Epicure a créé ses preuves ayec la même inspiration que ressentait Platon quand il prouvait que l'âme ne meurt pas. Tous ces arguments ne possèdent pas une valeur égale. Plusieurs d'entre eux sont très ingénieux et témoignent de l'esprit souple de leur auteur. Formulés dans les vers de Lucrèce avec une fraîcheur charmante, ils sont dignes d'être exposés une fois de manière complète.

La thèse que l'âme est immortelle, Epicure l’a fondée sur la supposition que l'âme, étant de même nature que le corps, ne peut se maintenir sans le corps.

L'âme, étant une partie du corps, ne peut exister sans lui, conrme Ja main, l'œil ou le nez ne le peuvent également (2).

Ni l’âme sans le corps, ni le corps sans l'âme ne peuvent avoir de force et de vie. Ce n'est que l'union du corps et de l'âme qui rend possible leur existence et leur conservation. Le corps,privé de l’âme, ne peut subsister ni user de ses organes (3). De même, les éléments de l'âme sont retenus par le corps, et ainsi capables d'accomplir les mouvements sensitifs. Mais une fois sans le corps, et se trouvant dans l'air, ils en sont incapables (4).

La putréfaction du corps mort est aussi une preuve que l'âme s’est décomposée dans le comnps (6).

(1) I se Du que notre philosophe ait pris quelques-uns de ces arguments dans l'ouvrage de Démocrite xreot tœv êv “Aidou . Cela n'est pas invraisemblable, car dans un fragment du philosophe d'Abdère il est démontré: qu'un homme réellement mort ne peut pas revivre, mais seulement un homme mort en apparence (le 4 fr. d'après Diels).

(2) CE De R. N. I, 548-557 ; III, 94-07.

(5) D’après une déduction de Lucrèce le principe de la vie n'est pas l'âme entière, mais sa partie rationnelle ou l'esprit (ci. Ibid. II, 596-416).

(4) CF. Ibid. IT, 558-579 ; D.L. 65,66. (5) CF Ibid. LI, 580-591.

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