L'école de village pendant la Révolution

LES DOLÉANCES D'UN INSTITUTEUR. 209

La municipalité de Rouvre, réunie au conseil général de la commune, avait pris une délibération du 1* prairial dernier pour réclamer le ci-devant presbytère pour en faire une maison commune et servant à loger l'instituteur; cette délibération vous ayant été présentée, vousavezrépondu quelacommune avaitun instituteur, le ci-devant presbytère devait servir à son logement et à celui des enfants qui devaient fréquenter son école.

On en est resté là; j'avais, dès mon entrée à Rouvre, loué une maison que j'ai occuppée jusqu'au terme du loyer expiré. Cependant la municipalité, toujours insouciante à mon égard et qui a logé un particulier dans cette ci-devant cure, sans en tirer aucun loyer, ne s’est pas inquiélée si j'étais logé ou non.

Pendant ce silence affecté de la part des officiers municipaux, j'ai été et je suis encor obligé d'aller en pension et de cesser mon instruction, faute d'emplacement pour y faire mon école.

Vous savez, citoyens, que les instituteurs ne doivent enseigner à leurs élèves d’autres principes et d'autres maximes que ceux de la morale républicaine ; ce que je faisois; vous saurez pareillement que depuis la cessation de mon école qui devait être la seule, puisque j'élais le seul qui en eut ouvert une dans la commune, conformément aux loix, la municipalité, qui en avait la surveillance, a souffert que des particuliers ouvrissent des écoles soit disant catholiques, et des officiers municipaux y envoient leurs enfans.

Je demande l'avis de l'administration sur ces ob-

jets. 11 pluviôse, 3° année républicaine.

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