L'école de village pendant la Révolution
UN ARRÊTÉ DÉPARTEMENTAL. 939
XI. UN ARRÊTÉ DÉPARTEMENTAL À LA FIN DE 1798.
Les administrations départementales s’efforcèrent souvent de seconder le directoire exécutif dans ses efforts pour stimuler et perfectionner l'instruction primaire; mais elles étaient trop souvent disposées à prêter l'oreille aux phrases déclamatoires de l'époque. On ne saurait s'imaginer à quels effets de rhétorique un commissaire du directoire se laissait entrainer pour engager des administrateurs à prendre un arrêté sur l'instruction publique. Le commissaire de l'Aube ne se contente pas de dire, le 5 nivôse an VII (25 décembre 1798), qu'un des objets qui appellent le plus leur attention, c’est l'éducation publique. Il compare l’homme « au diamant qui n’acquiert d'éclat et de valeur que par le travail du lapidaire ; » il s’écrie : « Le génie etle talent ne produisent de soins que par les soins d’un sage instituteur. L'homme de la nature n'a que des appétits grossiers, etc. » Puis, notre commissaire parle de Lycurgue, qui forma les héros des Thermopyles, de Solon et de la Turquie, de Rome et de Decius, de l'Espagne, qui s’humilie devant un récollet. Ensuite il reprend ses lieux communs; « l’enfance est un jeune arbrisseau qui a besoin de l'appui d'ün tuteur; c'est une cire ductile, etc. ; son âme, pure comme la rosée, est susceptible de toutes les impressions. La philosophie a préparé la révolution ; que la raison la consolide. »