L'école de village pendant la Révolution

12 CHAPITRE I.

de maîtres, dit-on, dans les villages. Dans les Landes, on constate que l’enseignement se fait en français dans les écoles des campagnes, mais on ajoute aussilôt : Quelles écoles et quel enseignement! ! Ces renseignements peuvent être regardés comme pessimistes ; mais quoique l’on signale de nombreuses écoles dans le Béarn?, cette partie de la France, tout en étant mieux dotée que l’ouest et le centre, ne saurait être classée avant le nord, l’est et le sud-est.

Encore aujourd'hui ce sont ces régions qui sont le plus éclairées, sans doute parce que le courant civilisateur les à pénétrées davantage, parce qu’elles ont eu des rapports plus incessants avec les nations étrangères. Le génie grec et latin ne s'est-il pas maintenu plus vivace en Provence et en Languedoc qu'ailleurs ? l'esprit des Francs et des Normands n’a-t-il pas vivifié le nord ? et l’on peut remarquer sur les frontières de l’est que le contact avec des races différentes semble avoir

4 Lettres à Grégoire, p. 159. — D'après les relevés des signatures de mariés, le département des Landes aurait été le moins instruit de tous. Les écoles y auraient été très-inégalement réparties. Il y en avait beaucoup dans certains cantons, très-peu dans d’autres. (Tartière, De l'Instruclion publique dans les Landes avant la Révolution et spécialement avant 1789. Bulletin de lu société des lettres du département des Landes, 1868. — E. Allain, L'Inslruction primaire en France avant 1789 d'après les travaux récents, 1875, p. 17).

? Serurier, L'Instruclion primaire dans la région des Pyrénées-Orientales, spécialement dans le Béarn, 1874, p. 13.